Des personnalités parlent de la catéchèse
Voici ce que le pape Saint Pie X a exposée dans sa lettre du 14 juin 1905 pour la promulgation de son catéchisme : « La nécessité de pourvoir autant que possible à la formation religieuse des enfants Nous a porté à publier un catéchisme qui expose d’une manière claire les éléments de la sainte foi et les vérités divines sur lesquelles doit se régler la vie de tout chrétien ».
Suite a la réunion des évêques français à l’automne 2005, nous voudrions parler de la transmission de la foi. Il semble que cette transmission de la foi, aux enfants et aux jeunes, a souffert ces dernières décennies des ambiguïtés et des carences graves de ce qu’il est convenu d’appeler le pédagogisme. Sans vouloir dénier l’intérêt de certaines méthodes actives, ne conviendrait-il pas, comme l’a d’ailleurs expressément demandé le cardinal Philippe Barbarin, d’apprendre des notions précises pour que la mémoire soit structurée par des formules scripturaires et dogmatiques ?
Pourquoi le Magistère de l'Eglise catholique ne demande t-il pas aux évêques de composer un catéchisme comme aint Pie X qui a composé un catéchisme en son temps ? Un catéchisme de référence qui a un contenu et qui dirai ce qu'il y a dans le catéchisme des évêques de France et dans celui de l'Eglise catholique avec des mots adaptés aux enfants et aux jeunes.
La seule chose que le Magistère de l'Eglise catholique a fait c'est de demander a toutes les Conférence des Evêque du monde de faire un catéchisme. C'est alors que les évêques Français ont publié leur catéchisme intitulé : catéchisme des évêques de France et qu'ensuite la congrégation pour la doctrine de la foi a publié son catéchisme de l'Eglise Catholique. Ces deux catéchismes devraient servir de base pour l'enseignement de la catéchèse ce qui n'est pas le cas.
En effet le pape saint Jean-Paul II a dit dans son encyclique sur la catéchèse : "pour enseigner la catéchèse, il ne faut pas s'intéresser a une méthode mais a un contenu". Comme les évêques Français n'ont pas écouté le saint pape Jean-Paul II, le pape Benoît XVI a redit les mêmes choses lorsqu'il a rencontré les évêques de France à Lourdes en 2008.
Demandons à Marie la grâce pour
les parents et ceux qui doivent enseigner la catéchèse de savoir apprendre les
rudiments de la foi aux enfants et aux jeunes tel que qu’est ce qu’un sacrement,
combien y a-t-il de sacrements, qu’est ce que le péché originel, qu’est qu’un
péché véniel, qu’est ce qu’un péché mortel, qu’est ce qu’un ange, quels sont les
vertus cardinales et les vertus théologales etc.
Quelques belles lignes de L'EXHORTATION APOSTOLIQUE
"Catechesi tradendae"
Du pape saint JEAN-PAUL II du 18 octobre 1979
SUR LA CATECHESE EN NOTRE TEMPS
…Tout baptisé, du fait même de son baptême, possède le droit de recevoir de l'Eglise un enseignement et une formation qui lui permettent d'accéder à une véritable vie chrétienne…
Le but spécifique de la catéchèse est bien de développer, avec le secours de Dieu, une foi encore initiale, de promouvoir en plénitude et de nourrir la vie chrétienne des fidèles de tous âges.
Catéchèse et première annonce de l'Evangile
…Un certain nombre d'enfants baptisés dès la première enfance viennent à la catéchèse paroissiale sans avoir reçu aucune autre initiation à la foi, et sans avoir encore aucun attachement explicite et personnel à Jésus-Christ, mais seulement la capacité de croire mise en eux par le baptême et la présence de l'Esprit Saint; et les préjugés d'un milieu familial peu chrétien ou de l'esprit positiviste de l'éducation créent vite un certain nombre de réticences.
Il faut y ajouter d'autres enfants, non baptisés, pour lesquels les parents n'acceptent que tardivement l'éducation religieuse: pour des raisons pratiques, leur étape catéchuménale se fera souvent en grande partie au cours de la catéchèse ordinaire.
Ensuite, beaucoup de préadolescents et d'adolescents, qui ont été baptisés et qui ont reçu une catéchèse systématique ainsi que les sacrements, demeurent encore longtemps hésitants pour engager toute leur vie avec Jésus-Christ, quand ils ne cherchent pas à esquiver une formation religieuse au nom de leur liberté.
Enfin les adultes eux-mêmes ne sont pas à l'abri des tentations de doute ou d'abandon de la foi, par suite notamment du milieu incroyant. C'est dire que la « catéchèse » doit souvent se soucier, non seulement de nourrir et d'enseigner la foi, mais de la susciter sans cesse avec l'aide de la grâce, d'ouvrir le cœur, de convertir, de préparer une adhésion globale à Jésus-Christ chez ceux qui sont encore sur le seuil de la foi. Ce souci commande en partie le ton, le langage et la méthode de la catéchèse.
Tous ont besoin d'être catéchisés…
Enfants.
Bientôt viendra, à l'école et à l'église, à la paroisse ou à l'aumônerie du collège catholique ou de l'école d'État, en même temps qu'une ouverture à un cercle social plus large, le moment d'une catéchèse destinée à introduire l'enfant de façon organique dans la vie de L'Église et comprenant aussi une préparation immédiate à la célébration. dès sacrements: catéchèse didactique, mais tournée,°vers un témoignage à donner dans la foi; catéchèse initiale mais non fragmentaire, puisqu'elle devra révéler, quoique d'une manière élémentaire, tous les principaux mystères de la foi et leur incidence sur la vie morale et religieuse de l'enfant; catéchèse qui donne un sens aux sacrements mais en même temps reçoit des sacrements vécus une dimension vitale qui l'empêche de rester simplement doctrinale, et communique à l'enfant la joie d'être témoin du Christ dans son milieu de vie.
Adolescents.
Puis viennent la puberté, l'adolescence, avec ce que cet âge apporte de grandeurs et de risques. C'est le temps de la découverte de soi-même et de son propre univers intérieur, le temps des projets généreux, le temps où jaillit le sentiment de l'amour, avec les impulsions biologiques de la sexualité, le temps du désir d'être ensemble, le temps d'une joie particulièrement intense, liée à la découverte enivrante de la vie. Mais c'est souvent aussi l'âge des interrogations plus profondes, des recherches angoissées, voire frustrantes, d'une certaine méfiance à l'égard des autres avec de dangereux repliements sur soi, l'âge parfois des premiers échecs et des premières amertumes.
La catéchèse ne saurait ignorer ces aspects facilement changeants de cette délicate période de la vie. Une catéchèse capable de conduire l'adolescent à une révision de sa propre vie et au dialogue, une catéchèse qui n'ignore pas ses grandes questions - le don de soi, la croyance, l'amour et sa médiation qu'est la sexualité - pourra être décisive. La révélation de Jésus-Christ comme ami, comme guide et comme modèle, admirable et pourtant imitable; la révélation de son message qui apporte réponse aux questions fondamentales; la révélation du dessein d'amour du Christ Sauveur comme incarnation du seul véritable amour et comme possibilité d'unir les hommes, tout cela pourra offrir la base d'une authentique éducation dans la foi.
La catéchèse prépare ainsi les grands engagements chrétiens de la vie adulte. En ce qui concerne par exemple les vocations à la vie sacerdotale et religieuse, il est certain que beaucoup sont nées au cours d'une catéchèse bien faite durant l'enfance et durant l'adolescence. De la petite enfance au seuil de la maturité, la catéchèse devient de la sorte une école permanente de la foi et suit les grandes étapes de la vie, comme un phare qui éclaire la route de l'enfant, de l'adolescent et du jeune.
Adaptation de la catéchèse aux jeunes
Il est réconfortant de constater que pendant la IV' Assemblée générale du Synode et durant les années qui l'on suivie, l'Eglise a largement partagé ce souci: comment faire la catéchèse aux enfants et aux jeunes ? Dieu veuille que l'attention ainsi éveillée dure longtemps dans la conscience de l'Eglise !
En ce sens, le Synode a été précieux pour l'Eglise entière lorsqu'il s'est efforcé de dessiner avec la plus grande précision possible le visage complexe de la jeunesse d'aujourd'hui; lorsqu'il a montré que cette jeunesse utilise un langage dans lequel il faut, avec patience et sagesse, savoir traduire, sans le trahir, le message de Jésus; lorsqu'il a montré qu'en dépit des apparences cette jeunesse porte, fût-ce souvent en creux, plus encore qu'une disponibilité et une ouverture, un vrai désir de connaître « ce jésus qu'on appelle le Christ »; lorsqu'il a révélé enfin que l'œuvre de la catéchèse, si on veut l'accomplir avec rigueur et sérieux, est aujourd'hui plus ardue et plus fatigante que jamais à cause des obstacles et des difficultés de toute sorte qu'elle rencontre, mais aussi plus réconfortante à cause de la profondeur des réponses qu'elle reçoit de la part des enfants et des jeunes.
C'est là un trésor, sur lequel l'Eglise peut et doit compter dans les années à venir.
En paroisse
Je veux évoquer maintenant le cadre concret où oeuvrent habituellement tous ces catéchètes, en revenant encore de manière plus synthétique sur les « lieux » de la catéchèse, dont certains ont déjà été évoqués au chapitre VI: paroisse, famille, école, mouvement.
S'il est vrai que l'on peut catéchiser partout, je tiens à souligner - conformément au voeu de très nombreux Evêques - que la communauté paroissiale doit: demeurer l'animatrice de la catéchèse et son lieu, privilégié. Certes, en bien des pays, la paroisse a été comme ébranlée par le phénomène de l’urbanisation. Certains ont peut-être accepté trop facilement qu'elle soit jugée dépassée, sinon vouée à la disparition, au bénéfice de petites communautés plus adaptées et plus efficaces. Qu'on le veuille ou non, la paroisse demeure une référence majeure pour le peuple chrétien, même pour les non-pratiquants. Le réalisme et la sagesse demandent donc de continuer dans la voie qui vise à lui redonner, au besoin, des structures plus adéquates, et surtout un nouvel élan grâce à l'intégration croissante de membres qualifiés, responsables et généreux……
En famille
L'action catéchétique de la famille a un caractère particulier et dans un certain sens irremplaçable… Cette éducation de la foi par les parents – qui doit commencer dès le plus jeune âge des enfants – s'accomplit déjà lorsque les membres d'une famille s'aident les uns les autres à croître dans la foi grâce à leur témoignage de vie chrétienne, souvent silencieux, mais persévérant au fil d'une vie quotidienne vécue selon l'Evangile. Elle est plus marquante lorsque, au rythme des événements familiaux – tels que la réception des sacrements, la célébration de grandes fêtes liturgiques, la naissance d'un enfant, un deuil -, on prend soin d'expliciter en famille le contenu chrétien ou religieux de ces événements.
Mais il importe d'aller plus loin : les parents chrétiens s'efforceront de suivre et de reprendre dans le cadre familial la formation plus méthodique reçue ailleurs. Le fait que ces vérités sur les principales questions de la foi et de la vie chrétienne soient ainsi reprises dans un cadre familial imprégné d'amour et de respect permettra souvent de marquer les enfants de manière décisive et pour la vie. Les parents eux-mêmes profitent de l'effort que cela leur impose, car dans un tel dialogue catéchétique chacun reçoit et donne.
La catéchèse familiale précède, accompagne, enrichit toute autre forme de catéchèse……
A l'école
A côté de la famille et en liaison avec elle, l'école offre à la catéchèse des possibilités non négligeables. Dans les pays, de plus en plus rares hélas, où il est possible de donner à l'intérieur du cadre scolaire une éducation dans la foi, c'est pour l'Eglise un devoir de le faire le mieux possible.
Ceci se réfère évidemment tout d'abord à l'école catholique : mériterait-elle encore son nom si, fût-elle brillante par un très haut niveau d'enseignement dans les matières profanes, on avait quelque motif justifié de lui reprocher une négligence ou une déviation dans l'éducation proprement religieuse? Et qu'on ne dise point que celle-ci sera toujours donnée implicitement ou de manière indirecte !
Le caractère propre et la raison profonde de l'école catholique, ce pour quoi les parents catholiques devraient la préférer, c'est précisément la qualité de l'enseignement religieux intégré dans l'éducation des élèves. Si les institutions catholiques doivent respecter la liberté de conscience, c'est-à-dire éviter de peser sur celle-ci de l'extérieur, par des pressions physiques ou morales, spécialement en ce qui concerne les actes religieux des adolescents, elles ont le grave devoir de proposer une formation religieuse adaptée aux situations souvent très diverses des élèves, et aussi de leur faire comprendre que l'appel de Dieu à le servir en esprit et en vérité, selon les commandements de Dieu et les préceptes de l'Eglise, sans contraindre l'homme, ne l'oblige pas moins en conscience…..
Catéchistes laïcs
Je tiens à vous remercier au nom de toute l'Église, vous, catéchistes paroissiaux, laïcs, hommes, et femmes en plus grand nombre encore, qui partout dans le monde vous êtes dévoués à l'éducation religieuse de nombreuses générations. Votre activité, souvent humble et cachée, mais accomplie avec un zèle ardent et généreux, est une forme éminente d'apostolat laïc, particulièrement importante là où, pour différentes raisons, les enfants et les jeunes ne reçoivent pas dans leur foyer une formation religieuse convenable. Combien sommes-nous qui avons reçu de personnes comme vous les premières notions de catéchisme et la préparation au sacrement de pénitence, à la première communion et à la confirmation ?
…Je vous encourage à poursuivre votre collaboration à la vie de l'Eglise.
Une suggestion importante du Pape : A propos de la mémorisation.
La dernière question méthodologique qu'il convient au moins de souligner- elle a été plus d'une fois débattue au Synode - est celle de la mémorisation. Les débuts de la catéchèse chrétienne, qui coïncidèrent avec une civilisation surtout orale, ont recouru très largement à la mémorisation. La catéchèse a ensuite connu une longue tradition d'apprentissage des principales vérités par la mémoire. Nous savons tous que cette méthode peut présenter certains inconvénients : le moindre n'est pas celui de se prêter à une assimilation insuffisante, parfois presque nulle, tout le savoir se réduisant à des formules que l'on répète sans les avoir approfondies.
Ces inconvénients, unis à diverses caractéristiques de notre civilisation, ont conduit ici ou là à la suppression presque complète - certains disent, hélas, définitive - de la mémorisation en catéchèse. Pourtant des voix très autorisées se sont fait entendre à l'occasion de la IV' Assemblée générale du Synode pour rééquilibrer judicieusement la part de la réflexion et de la spontanéité, du dialogue et au silence, des travaux écrits et de la D'ailleurs certaines cultures font toujours cas de la mémorisation.
Alors que dans l'enseignement profane de certains pays, des plaintes s'élèvent de plus en plus nombreuses sur les fâcheuses conséquences du mépris de cette faculté humaine qu'est la mémoire, pourquoi ne chercherions-nous pas à la remettre en valeur de manière intelligente et même originale dans la catéchèse, d'autant plus que la célébration ou « mémoire » des grands faits de l'histoire du salut exige qu'on en possède une connaissance précise?
Une certaine mémorisation des paroles de Jésus, de passages bibliques importants, des dix commandements, des formules de profession de foi, des textes liturgiques, des prières essentielles, des notions clefs de la doctrine..., loin d'être contraire à la dignité des jeunes chrétiens, ou de constituer un obstacle au dialogue personnel avec le Seigneur, est une véritable nécessité, comme l'ont rappelé avec vigueur les Pères synodaux.
Il faut être réaliste. Ces fleurs, si l'on peut dire, de la foi et de la piété ne poussent pas dans les espaces désertiques d'une catéchèse sans mémoire. L'essentiel est que ces textes mémorisés soient en même temps intériorisés, compris peu à peu dans leur profondeur, pour devenir source de vie chrétienne personnelle et communautaire.
La pluralité des méthodes dans la catéchèse contemporaine peut être signe de vitalité et d'ingéniosité. Dans tous les cas, il importe que la méthode choisie se réfère en fin de compte à une loi fondamentale pour toute la vie de l'Eglise : celle de la fidélité à Dieu et de la fidélité à l'homme, dans une même attitude d'amour.
DISCOURS DU PAPE
FRANÇOIS AUX CATÉCHISTE EN PÈLERINAGE À ROME
A L'OCCASION DE L'ANNÉE DE LA FOI ET DU CONGRÈS INTERNATIONAL DES CATÉCHISTES
Salle Paul VI le Vendredi 27 septembre 2013
Chers catéchistes, bonsoir !
Il me plaît qu’il y ait, durant l’Année de la foi, cette rencontre pour vous : la catéchèse est un pilier pour l’éducation de la foi, et nous voulons de bons catéchistes ! Merci de ce service à l’Église et dans l’Église. Même si parfois ça peut être difficile, si on travaille beaucoup, si on s’engage et qu’on ne voit pas les résultats voulus, éduquer dans la foi c’est beau ! C’est peut-être le meilleur héritage que nous pouvons donner : la foi ! Éduquer dans la foi pour qu’elle grandisse. Aider les enfants, les jeunes, les adultes à connaître et à aimer toujours plus le Seigneur est une des plus belles aventures éducatives, on construit l’Église ! “Être” catéchiste ! Non pas travailler comme catéchistes : cela ne va pas ! Je travaille comme catéchiste parce que j’aime enseigner… Mais si tu n’es pas catéchiste cela ne va pas ! Tu ne seras pas fécond, tu ne seras pas fécond ! Catéchiste c’est une vocation : “être catéchiste”, c’est cela la vocation, non travailler comme catéchiste. Attention, je n’ai pas dit “faire” le catéchiste, mais “l’être”, parce que cela engage la vie. On conduit à la rencontre avec Jésus par les paroles et par la vie, par le témoignage. Rappelez-vous ce que Benoît XVI nous a dit : « L’Église ne grandit pas par le prosélytisme. Elle grandit par attraction ». Et ce qui attire, c’est le témoignage. Être catéchiste signifie donner le témoignage de la foi ; être cohérent dans sa vie. Et ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile ! Nous aidons, nous conduisons à la rencontre avec Jésus par les paroles et par la vie, par le témoignage. J’aime rappeler ce que saint François d’Assise disait à ses frères : « Prêchez toujours l’Évangile, et, si c’est nécessaire aussi par les paroles ». Les paroles viennent… mais d’abord le témoignage : que les gens voient l’Évangile dans notre vie, qu’ils puissent lire l’Évangile. Et “être” catéchiste demande de l’amour, un amour toujours plus fort pour le Christ, un amour pour son peuple saint. Et cet amour ne s’achète pas dans les commerces, il ne s’achète pas non plus ici à Rome. Cet amour vient du Christ ! C’est un cadeau du Christ ! C’est un cadeau du Christ ! Et s’il vient du Christ, il part du Christ et nous devons repartir du Christ, de cet amour que Lui nous donne.
Que signifie ce repartir du Christ pour un catéchiste, pour vous, pour moi aussi, parce que moi aussi je suis catéchiste ? Qu’est-ce que cela signifie ?
Je parlerai de trois choses : un, deux, trois comme faisaient les vieux jésuites… un, deux et trois !
1. Avant tout, repartir du Christ signifie avoir une familiarité avec Lui, avoir cette familiarité avec Jésus : à la dernière Cène, Jésus le recommande instamment aux disciples, quand il était en passe de vivre le plus grand don d’amour, le sacrifice de la Croix. Jésus utilise l’image de la vigne et des sarments et dit : demeurez dans mon amour, demeurez attachés à moi, comme le sarment est attaché à la vigne. Si nous sommes unis à Lui, nous pouvons porter du fruit, et c’est cela la familiarité avec le Christ. Demeurer en Jésus ! C’est demeurer attachés à Lui, à l’intérieur de Lui, avec Lui, parlant avec Lui : demeurer en Jésus.
Pour un disciple, la première chose est de rester avec le Maître, l’écouter, apprendre de Lui. Et cela vaut toujours, c’est un cheminement qui dure toute la vie ! Je me rappelle tant de fois dans le diocèse, dans le diocèse que j’avais auparavant, d’avoir vu à la fin des cours du séminaire catéchétique, les catéchistes qui sortaient en disant : " J’ai le titre de catéchiste ! " Cela ne va pas, tu n’as rien, tu as fait un petit bout de chemin. Qui t’aidera ? Cela vaut toujours ! Ce n’est pas un titre, c’est une attitude : rester avec Lui ; et durant toute la vie ! C’est rester en présence du Seigneur, se laisser regarder par Lui. Je vous demande : comment êtes-vous en présence du Seigneur ? Quand tu vas près du Seigneur, que tu regardes le Tabernacle, que faites-vous ? Sans paroles… Mais je dis, je dis, je pense, je médite, j’écoute… Très bien ! Mais te laisses-tu regarder par le Seigneur ? Nous laisser regarder par le Seigneur. Lui nous regarde et cela, c’est une manière de prier. Te laisses-tu regarder par le Seigneur ? Mais comment fait-on? Regarde le tabernacle et laisse-toi regarder… c’est simple ! C’est un peu ennuyeux, je m’endors… Endors-toi, endors-toi ! Lui te regarderas lui-même, Lui te regarderas lui-même. Mais sois sûr que Lui te regarde ! Et cela est beaucoup plus important que le titre de catéchiste : cela fait partie de l’être catéchiste. Cela réchauffe le cœur, garde allumé le feu de l’amitié avec le Seigneur, te fait sentir que Lui te regarde vraiment, qu’il est proche de toi et qu’il t’aime. Dans une des sorties que j’ai faites, ici à Rome, lors d’une Messe, un monsieur relativement jeune s’est approché de moi et m’a dit : "Père je suis heureux de vous connaître, mais moi, je ne crois en rien ! Je n’ai pas le don de la foi ! ". Il comprenait que c’était un don. " Je n’ai pas le don de la foi ! Qu’est-ce que vous me dites ? ". " Ne te décourage pas. Lui t’aime. Laisse-toi regarder par Lui ! Rien de plus". Et cela je vous le dis à vous : laissez-vous regarder par le Seigneur ! Je comprends que pour vous ce n’est pas si simple : particulièrement pour la personne mariée et qui a des enfants, c’est difficile de trouver un long temps de calme. Mais, grâce à Dieu, il n’est pas nécessaire que tous fassent de la même manière ; dans l’Église il y a variété de vocations et variété de formes spirituelles ; ce qui est important c’est de trouver la façon convenable pour rester avec le Seigneur ; et cela est possible, c’est possible dans chaque état de vie. En ce moment, chacun peut se demander : comment je vis “ce fait de rester” avec Jésus ? C’est une question que je vous pose : "Comment est-ce que je vis ce fait de rester avec Jésus, ce fait de demeurer en Jésus ? ". Ai-je des moments durant lesquels je reste en sa présence, en silence, je me laisse regarder par Lui ? Est-ce que je laisse son feu réchauffer mon cœur ? Si dans notre cœur il n’y a pas la chaleur de Dieu, de son amour, de sa tendresse, comment pouvons-nous, nous, pauvres pécheurs, réchauffer le cœur des autres ? Pensez à cela !
2. Le deuxième élément est ceci. Deuxièmement : repartir du Christ signifie l’imiter dans le fait de sortir de soi et d’aller à la rencontre de l’autre. C’est une expérience belle et un peu paradoxale. Pourquoi ? Parce que celui qui met le Christ au centre de sa vie se décentre ! Plus tu t’unis à Jésus et Lui devient le centre de ta vie, plus Lui te fait sortir de toi-même, te décentre et t’ouvre aux autres. C’est le vrai dynamisme de l’amour, c’est le mouvement de Dieu même ! Dieu est le centre, mais il est toujours don de soi, relation, vie qui se communique… Ainsi devenons-nous, nous aussi, si nous restons unis au Christ, Lui nous fait entrer dans ce dynamisme de l’amour. Là où il y a véritable vie dans le Christ, il y a ouverture à l’autre, il y a sortie de soi pour aller à la rencontre de l’autre au nom du Christ. Et cela c’est le travail du catéchiste : sortir constamment de soi par amour pour témoigner de Jésus et parler de Jésus, prêcher Jésus. C’est important parce que le Seigneur le fait : c’est vraiment le Seigneur qui nous pousse à sortir.
Le cœur du catéchiste vit toujours ce mouvement de « systole – diastole » : union avec Jésus – rencontre avec l’autre. Ce sont les deux choses : je m’unis à Jésus et je sors à la rencontre des autres. S’il manque un de ces deux mouvements, le cœur ne bat plus, ne peut plus vivre. Le cœur du catéchiste reçoit en don le kérygme, et à son tour, il l’offre en don. Ce petit mot : don. Le catéchiste est conscient qu’il a reçu un don, le don de la foi et il le donne en don aux autres. C’est beau ! Et il n’en prend pas pour soi un pourcentage ! Tout ce qu’il reçoit, il le donne ! Il ne s’agit pas d’un marché ! Ce n’est pas un marché ! C’est un pur don : don reçu et don transmis. Et le catéchiste est là, à ce croisement de dons. C’est ainsi dans la nature même du kérygme : c’est un don qui génère la mission, qui pousse toujours au-delà de soi-même. Saint Paul disait : « L’amour du Christ nous pousse », mais on peut aussi traduire ce « nous pousse » par « nous possède ». C’est ainsi : l’amour t’attire et t’envoie, te prend et te donne aux autres. Dans cette tension le cœur du chrétien, en particulier le cœur du catéchiste, se met en mouvement. Demandons-nous nous tous : est-ce ainsi que bat mon cœur de catéchiste : union avec Jésus et rencontre avec l’autre ? Avec ce mouvement de « systole – diastole » ? S’alimente-t-il dans la relation avec Lui, mais est-ce pour le porter aux autres et non pour le retenir ? Je vous dis une chose : je ne comprends pas comment un catéchiste peut rester ferme, sans ce mouvement. Je ne comprends pas !
3. Et le troisième élément – trois ‑ se situe toujours dans cette ligne : repartir du Christ signifie ne pas avoir peur d’aller avec Lui dans les périphéries. Ici me vient à l’esprit l’histoire de Jonas, une figure vraiment intéressante, particulièrement à notre époque de changements et d’incertitude. Jonas est un homme pieux, avec une vie tranquille et ordonnée ; cela l’amène à avoir ses schémas bien clairs, et à juger tout et tous en fonction de ces schémas, de manière rigide. Tout est clair pour lui, la vérité est celle-là. Il est rigide ! C’est pourquoi, quand le Seigneur l’appelle et lui dit d’aller prêcher à Ninive, la grande ville païenne, Jonas n’y avait pas le cœur. Aller là ! Mais j’ai toute la vérité ici ! Il n’a pas le cœur… Ninive est au-delà de ses schémas, elle est à la périphérie de son monde. Et alors il s’échappe, il s’en va en Espagne, il s’enfuit, et il s’embarque sur un navire qui va par là. Allez relire le livre de Jonas ! Il est bref, mais c’est une parabole très instructive, spécialement pour nous qui sommes dans l’Église.
Qu’est-ce qu’il nous enseigne ? Il nous enseigne à ne pas avoir peur de sortir de nos schémas pour suivre Dieu, car Dieu va toujours au-delà. Mais savez-vous une chose ? Dieu n’a pas peur ! Savez-vous cela, vous ? Il n’a pas peur ! Il est toujours au-delà de nos schémas ! Dieu n’a pas peur des périphéries. Mais si vous allez aux périphéries, vous l’y trouverez. Dieu est toujours fidèle, il est créatif. Mais, s’il vous plaît, on ne comprend pas un catéchiste qui ne soit pas créatif. Et la créativité est comme la colonne du fait d’être catéchiste. Dieu est créatif, il ne s’enferme pas, et pour cela il n’est jamais rigide. Dieu n’est pas rigide ! Il nous accueille, il vient à notre rencontre, il nous comprend. Pour être fidèles, pour être créatifs, il faut savoir changer. Savoir changer. Et pourquoi je dois changer ? Pour m’adapter aux circonstances dans lesquelles je dois annoncer l’Évangile. Pour rester avec Dieu, il faut savoir sortir, ne pas avoir peur de sortir. Si un catéchiste se laisse prendre par la peur, c’est un lâche ; si un catéchiste reste tranquille il finit par être une statue de musée ; et nous en avons beaucoup ! Nous en avons beaucoup ! S’il vous plaît, pas de statues de musée ! Si un catéchiste est rigide il devient rabougri et stérile. Je vous le demande : quelqu’un parmi vous voudra-t-il être un lâche, une statue de musée ou stérile ? Quelqu’un a-t-il ce désir ? [Les catéchistes : Non !] Non ? Vraiment ? C’est bien ! Ce que je vais dire maintenant, je l’ai dit bien des fois, mais cela me vient du cœur de le dire. Quand nous, chrétiens, nous sommes fermés sur notre groupe, sur notre mouvement, sur notre paroisse, sur notre milieu, nous restons fermés et il arrive ce qu’il arrive à tout ce qui est fermé ; quand une pièce est fermée, elle commence à sentir l’humidité. Et si une personne est dans cette pièce, elle tombe malade ! Quand un chrétien est fermé sur son groupe, sur sa paroisse, sur son mouvement, il est fermé, il tombe malade. Si un chrétien sort dans les rues, les périphéries, il peut lui arriver ce qui arrive à des personnes qui vont dans les rues : un accident. Bien des fois nous avons vu des accidents de la route. Mais je vous dis : je préfère mille fois une Église accidentée, et non une Église malade ! Une Église, un catéchiste qui a le courage de courir le risque de sortir, et non un catéchiste qui étudie, qui sait tout, mais toujours fermé : celui-là est malade. Et parfois, il est malade de la tête…
Mais attention ! Jésus ne dit pas : allez, débrouillez-vous. Non, il ne dit pas cela ! Jésus dit : Allez, je suis avec vous ! C’est cela notre beauté et notre force : si nous allons, si nous sortons porter son Évangile avec amour, avec un vrai esprit apostolique, avec vérité (parresia), Lui marche avec nous, nous précède, – je le dis en espagnol – il nous “primerea”. Le Seigneur nous “primerea” toujours. Désormais vous avez appris le sens de ce mot. Et c’est la Bible qui le dit, ce n’est pas moi qui le dis. La Bible dit, le Seigneur dit dans la Bible : Je suis comme la fleur d’amandier. Pourquoi ? Parce que c’est la première fleur qui fleurit au printemps. Lui est toujours “primero” ! Il est le premier ! C’est fondamental pour nous : Dieu nous précède toujours ! Quand nous pensons aller loin, dans une extrême périphérie, et nous avons peut-être un peu peur, en réalité Lui s’y trouve déjà : Jésus nous attend dans le cœur de ce frère, dans sa chair blessée, dans sa vie opprimée, dans son âme sans foi. Mais savez-vous une des périphéries qui me fait si mal que j’en ressens la douleur – je l’avais vu dans le diocèse que j’avais auparavant ? C’est celle des enfants qui ne savent pas faire le Signe de la Croix. À Buenos Aires, il y a beaucoup d’enfants qui ne savent pas faire le Signe de la Croix. C’est une périphérie ! Il faut aller là ! Et Jésus est là, il t’attend, pour aider cet enfant à faire le Signe de la Croix. Lui nous précède toujours.
Chers catéchistes, les trois points sont finis. Toujours repartir du Christ ! Je vous remercie pour ce que vous faites, mais surtout parce que vous êtes dans l’Église, dans le Peuple de Dieu en marche, parce que vous marchez avec le Peuple de Dieu. Restons avec le Christ, – demeurer dans le Christ ‑ cherchons à être toujours davantage une seule chose avec Lui ; suivons-le, imitons-le dans son mouvement d’amour, dans son mouvement à la rencontre de l’homme ; et sortons, ouvrons les portes, ayons l’audace de tracer des voies nouvelles pour l’annonce de l’Évangile.
Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous accompagne. Merci !
Marie est notre Mère,
Marie nous conduit toujours à Jésus !
Prions la Vierge Marie les uns pour les autres en récitant un Ave Maria ou Je Vous Salue Marie
Puis Bénédiction du saint Père.
Merci beaucoup !